L'actualité de la crise: une double impasse financière, par François Leclerc

Billet invité.

UNE DOUBLE IMPASSE FINANCIERE

Discrètement, le gratin de la finance mondiale s’est réuni à Bâle ce week-end, sous les auspices de la Banque des règlements internationaux (BRI). Présentée comme une réunion de routine, cette assemblée trimestrielle de la BRI ne l’est toutefois certainement pas, ne serait-ce qu’en raison de la présence de très nombreux représentants des mégabanques, qui y ont été conviés. Que ce soit pour les chapitrer ou leur demander leur soutien, cela risque fort d’être sans effet dans les deux cas. Un peu comme ces récentes et naïves missions en Chine qui avaient pour objet d’obtenir une réévaluation du yuan. A noter toutefois que les Pdg de Goldman Sachs et de JP Morgan semblent avoir décliné l’invitation, non sans désinvolture. Il faudra attendre la fin de la matinée de lundi pour prendre connaissance de ce que Jean-Claude Trichet voudra bien rendre public de ces deux jours de débat, une version destinée aux enfants, comme d’habitude. Mais rien n’empêche sans attendre d’évoquer le contexte de cette réunion.

Deux grandes questions, selon des indiscrétions dont le Financial Times a bénéficié, devraient y avoir été traitées, mais ce n’est pas réellement un scoop : la première portant sur les risques d’une nouvelle bulle financière, chaque jour plus potentiellement menaçante, résultant de l’embellie boursière, la seconde sur l’accroissement préoccupant de la dette publique. Avec à la clé, dans les deux cas, une même question toujours sans réponse : comment y faire face ? Car, comme déjà souligné à maintes reprises, les banques centrales et les gouvernements sont pris au coeur d’impératifs contradictoires qui pratiquement les paralysent. Alors qu’il se confirme que la faible croissance enregistrée dans les pays occidentaux résulte de ce qui ressemble étrangement à un faux départ, et que le système financier est à nouveau menacé de connaître de très fortes tensions. Tout le contraire d’un cercle vertueux.

Toutes les grandes banques centrales confirment sur tous les tons qu’elles n’ont aucunement l’intention de revenir, pour une longue période est-il martelé par leurs présidents, sur leur politique de taux proches de zéro, alimentant par là-même la bulle financière dont elles s’inquiètent désormais, après avoir commencé par dire qu’elle n’existait pas. C’est le prix à payer, savent-elles pourtant, pour que les banques puissent retrouver leur équilibre, alors qu’il est de plus en plus admis que l’on est loin du compte. En réalité, une triste évidence doit être reconnue : le système bancaire mondial n’est toujours pas en mesure de fonctionner sans le soutien permanent des banques centrales, qui continuent à largement se substituer au marché inter-bancaire. Nul n’est en mesure de dire combien de temps cela va durer.

Ce n’est pas le seul dysfonctionnement majeur d’une situation qui n’en manque pas. Il devient de plus en plus probable, en effet, qu’il n’y aura pas de reprise économique possible sans nouveaux plans de relance publics. Or, là aussi, le remède risque de tuer le malade. Les tensions sur les taux obligataires aidant, les déficits publics croissant, les gouvernements sont devant une impasse financière annoncée.

Les grands argentiers sont donc à la recherche d’une introuvable formule magique. Mario Draghi, le président du Conseil de stabilité financière (FSB), qui tenait parallèlement une réunion à Bâle ce samedi, a reconnu qu’il reste « beaucoup de fragilité dans le système », en raison des besoins en refinancement très importants dans les prochaines années des établissements financiers et des gouvernements. Tout est dit, l’inquiétude est fondée, car les sommes donnent le vertige et la capacité des marchés à y faire face est une inconnue. Autant que le sont les taux haussiers qui risquent de prévaloir, dans un tel contexte de très forte demande à venir de capitaux.

Si l’on se résume : d’un côté, une nouvelle bulle financière est en train de se constituer, sans qu’il soit possible de cesser de l’alimenter ; de l’autre, l’économie ne repartira pas faute de soutien public, impliquant de creuser un déficit qu’il faudrait combler. Il faudrait à la fois démarrer et freiner !

Toutes les incantations n’y feront rien. Ni à propos des taux de change ou de la relance du crédit bancaire, de la reprise du commerce international ou de celle de la consommation des particuliers. Pour le chômage, la question est réglée : il est acquis qu’il va continuer de progresser. En guise de sortie de crise, on assiste à son approfondissement. Le système capitaliste est encalminé. On en vient à évoquer, de rebondissement en rebondissement, des hypothèses hier impensables : que des Etats puissent faire défaut, que les banques centrales poursuivent, en dépit de leur arrêt programmé, leurs programmes d’achat d’obligations d’Etat (dans le cas des Etats-Unis, du Japon et de la Grande-Bretagne). De quoi s’interroger sur le verrouillage de la BCE sur cette épineuse question : sera-t-il à terme tenable ?

On apprenait, pour que le tableau soit complet, que l’agence Moody’s étudiait la possibilité d’introduire un nouveau critère, dit de « cohésion sociale », dans sa notation des dettes souveraines, afin de mieux apprécier l’éventualité qu’un gouvernement puisse faire défaut. En d’autres termes, Moody’s anticipe d’une situation au sein de laquelle les rapports de force sociaux et politiques vont prendre un poids grandissant. Au lieu de se résoudre, la crise devient globale : de financière, elle est devenue économique, elle s’apprête à prendre une dimension politique. Elle risque d’être parfois déconcertante.

100 réponses sur “L'actualité de la crise: une double impasse financière, par François Leclerc”

  1. Dévaluation au Venezuela : Chavez menace d’exproprier les spéculateurs.

    Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez a menacé dimanche d’exproprier les commerçants qui augmenteront les prix de manière abusive après la dévaluation de la monnaie locale, le bolivar, présentée par les économistes comme un facteur d’inflation.

    « Faites-le si vous le souhaitez, mais nous allons vous retirer les magasins et les donner aux travailleurs », a déclaré le dirigeant, qui a qualifié ces spéculateurs de « pillards du peuple » lors de son émission dominicale « Alo Presidente » (Allo président).

    Un mois après avoir fermé provisoirement six petites banques et en avoir liquidé deux autres, il a par ailleurs lancé un nouvel avertissement aux établissements financiers qui ne remplissent pas leur mission consistant selon lui à accorder des prêts aux pauvres et au secteur productif.

    « Il y a une banque qui se rapproche dangereusement de la ligne jaune. Elle se reconnaîtra. Ils ne vont pas me faire chanter. Un banquier qui fait un faux pas, je lui retire sa banque, quelle que soit sa taille », a tonné M. Chavez.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=0ae75612172ad2ca7a6c0c200214e732

  2. Menaces stupides de la part de ce petit « Dictateur en herbe ». On ne résoud pas les problèmes financiers d’un pays par des « ukazes ». Quand à l’analyse de François Leclerc que je partage entièrement, la situation financière mondiale pour la résoudre c’est actuellement pour tous les Gouvernement, la résolution de la quadrature du cercle.. Nous allons repartir dans une nouvelle bulle financière qui va s’alimenter d’elle même. La figure caricaturale de la voiture qu’il faut démarrer et freiner en même temps.

    1. Comme si le problème de ce pays était un problème financier! Vous êtes à côté de la plaque mon ami!
      Son problème est l’impérialisme étatsunien! Et il me semble que si la conception de la démocratie de ce « dictateur en herbe » était appliquée ici, on aurait très vite mis au jour ce qui nous accable.

    2. Vous voulez parlez de Sarkozy ? Car au Venezuela, on fait encore des référendum, et on les perds, tandis que ce n’est pas le cas en France; Le « petit dictateur en herbe », c’est bien trouvé concernant Nicolas sarkozy;

    3. « Il y a un petit pays qui se rapproche dangereusement de la ligne jaune. Il se reconnaîtra. Ils ne vont pas me faire chanter. Le pays qui fait un faux pas, je lui retire son accès au crédit, quelle que soit sa taille »

      c est pas un oukase ça ?
      Il faut faire attention avec les petits…sont teigneux.

      Tous font machine arrière avec l Islande, pourquoi ?
      Une simple histoire de « cojones » ?

  3. J’ai écouté Pascal Lamy sur France Culture Vendredi matin.
    A travers la langue de bois , j’ai noté en filigrane que pour
    l’ OMC le rôle des gouvernement est de convaincre les
    opinions de boire la potion amère. Et c’est à cette aune que seront
    mesurées les qualités de gouvernance et la cohésion sociale.
    Par ailleurs, rien sur les responsabilités des banques.
    L’OMC est un navire de haut bord que rien ne trouble…

    A toutes fins utiles: les prélévements indirectes ad valorem,
    comme la TVA et toutes les taxes sont des impôts.
    En France la TVA est l’impôt qui rapporte le plus.
    Vous pensez impôts ? c’est la TVA que vous désignez.

  4. Comment les commerçants pourraient-ils éviter de répercuter sur leurs prix la hausse des produits importés du fait de la dévaluation ?!
    Le Vénézuela peut-il pourvoir à la demande de produits manufacturés quand sa production se résume essentiellement au pétrole et quelques denrées agricoles ?!

    1. Du fait de ses alliances non-orthodoxes, de ses accords régionaux aussi, mais surtout de sa détermination politique, le Venezuela a de beaux jours devant lui.
      Si Obama lui prête vie …..

  5. Pour reprendre l’image de la voiture, n’est-il pas un aveux d’impuissance de voir le PDG de Renault être convoqué à l’Elysée ou Matignon car le gouvernement ne veut pas que la nouvelle Clio soit produite en Turquie.
    L’Etat intervient dans les affaires d’une entreprise privée, s’il n’est pas content, il n’a qu’à la nationaliser.
    Nous sommes en pleine incohérence, vouloir tout et son contraire.
    J’ai bien l’impression que cette crise du capitalisme va conduire à une nationalisation plus ou moins directe de l’économie.

    1. Cela ne me choque pas que le PDG de Renault soit convoqué à L’Elysée.Les constructeurs viennent de bénéficier d’avantages financiers dont la nation ,donc l’ensemble des français ,supporte le cout.Il me parait normal que les PDG de cette industrie ne deviennent pas amnésiques On ne peut pas venir pleurer à l’Elysée quand ça va mal et tourner le dos à son pays après .C’est une question de morale.D’autant plus que les voitures Renault vendues en 2009 ,grace aux efforts des Français, sont en majorité fabriquées à l’étranger et ne profitent aux emplois en France.Rajoutez à cela qu’en2010 Renault prevoit 45 jours de fermeture de ses usines .Je parie que les usines Françaises de ce groupe en seront majoritairement bénéficiare.Il est normal que Renault rende des comptes.

  6. Bienvenue au « taux de cohésion sociale »,

    Cela rappelle un peu une donnée que l’on trouve dans les études d’implantation industrielles et qui s’appelle ( sans rire ) le « taux d’émotion populaire ».

    Plus simplement encore l’autocollant « fragile » ou « handle with care » sur certains cartons d’emballages…..

  7. @ Michel P.

    Chavez, un « petit Dictateur en herbe »? D’où tenez-vous cela?

    Informez-vous autre part que dans les médias de mass, avant de relayer ce genre d’ineptie qui fleure (nausé)bon(d) la désinformation.

    Par exemple en guise d’introduction le portrait qu’en a fait Ignacio Ramonet en août 2007
    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/RAMONET/15003

    Par exemple le documentaire « The Revolution will be not televised » sur le coup d’Etat du 12 avril 2002 contre Hugo Chavez http://video.google.com/videoplay?docid=7658830544320971019#

    Ou encore, écoutez attentivement son discours du 16 décembre dernier à Copenhagen:
    http://www.youtube.com/watch?v=FVhFzAfcz-c

    Et ensuite, revenez sur ce site et dites-nous en quoi Chavez serait le dictateur que vous aimeriez qu’il soit…

    1. J’ai fait une réponse ce jour Ddier à sa question du 11/01/2009 (08h34), elle est auusi valable pour tous ceux qui voient avec admiration l’ex colonel CHAVEZ comme un libérateur du Vénézuéla. Comme le dit le dicton célèbre « les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions »

  8. François Leclerc pose à juste titre la question politique du rapport de forces entre ceux qui s’enrichissent de la crise et ceux à qui « on » veut la faire payer.

    Aussitôt la levée de boucliers (fiscaux comme il se doit) pour souligner qu’il ne faudra pas faire comme au Venezuela… cela pourrait marcher et cela fait trop peur aux boursicoteurs si occupés, si gentiment, à faire grossir le bulle suivante.

    Le rapport de forces est là : devant nous, et ce seront les mêmes contre les mêmes. Sauf si le gouvernement (en France, mais ailleurs aussi) augmente les salaires, développe les services publics à but non lucratif en priorité, organise des prêts à taux zéro pour les investissements et emprunte auprès de la BCE à taux zéro (s’il le faut nous accompagnerons Sarkozy en masse, à Bruxelles ou ailleurs, pour obtenir ce droit de monétiser la dette, sans la grever d’intérêts bancaires qui ne font que gonfler la bulle).

    Donnons-nous rendez-vous dans 6 mois ou un an et nous comparerons l’état de la France et du Venezuela.

    1. Les Etats membres ne peuvent emprunter directement à la BCE.
      Ils doivent emprunter aux banques privées.
      Article 104 traité Maastricht ou 123 Lisbonne.
      Vu que les ‘Etats-Banques’ ont adopté la constitution en passant au-dessus des peuples ou en les faisant revoter jusqu’au ‘oui’ (dont Sarko)…c’est pas pour demain la veille..

  9. La vérité, qu’un enfant de 6 ans peut comprendre, alors qu’un économiste libéral ne la comprend pas, va éclater.

    Helmut Schmitt, ex chancelier de la RFA, passait à la télé Suisse aujourd’hui mais, un peu comme P. Jorion, ses réponses n’entraient pas bien dans le cadre « Bidermaier » des journalistes biens conformistes.

    A 91 ans il n’a pas mâché ses mots, qualifiant l’invasion de l’iraq de « blödsinnige Entscheidung », de stupidité, et Nagasaki d’inutile. La guerre d’Afghanistan dominée par des politiques de puissance, au delà de tout motif officiel.

    Puis il a pointé un danger absent dans les médias, la bombe de la surpopulation, qui n’est jamais à l’agenda des médias sans doute parce qu’elle évoque une barrière à la croissance, qui par analogie pourrait enclencher un discours sur la décroissance économique, et mettre en cause ce modèle d’une croissance infinie sur une planète finie.

    Il est possible d’arriver à une limite de la population pour cette planète de même que les comportements parasitaires, et de recherche du profit ont détruit l’économie mondiale.

    1. Je vous rejoins sur la bombe population et la thermodynamique.

      La population mondiale suit une exponentielle depuis le début de la révolution industrielle, certains pointent du doigt les progrès faits en médecine, d’autres l’abondance énergétique. Les deux y sont sans doute pour quelque chose mais j’insisterais davantage sur le subside considérable que l’énergie fossile a été pour l’agriculture, particulièrement depuis 40 ans. Il faut maintenant 10 calories fossiles pour produire une calorie d’énergie alimentaire utile, je ne crois pas que l’on puisse parler de progrès mais bien plus d’une inconscience sans commune mesure, d’une fuite en avant des plus débiles.

      Comme vous le faites remarquer, personne ne parle du problème de surpopulation qui chapeaute tous les autres problèmes, c’est le tabou moderne. C’est pour moi l’illustration d’un manque de sagesse au sommet. Vu que les seules solutions consistent à porter atteinte à des libertés que nous considérons comme fondamentales, on préfère nier le problème en soutenant qu’il faut avoir foi en la science, quitte en fait à mettre encore plus en péril, ces libertés si chères.

      On oublie souvent que ce débat n’est pas neuf, que le débat écologique des années 70 portait d’abord sur les limites de la croissance d’une offre au regard d’une demande sans cesse croissante, la pollution n’était pas au cœur du débat comme maintenant. La pensée occidentale a mis un terme à ce débat, préférant la croissance perpétuelle sans perspective plutôt qu’une forme d’autolimitation raisonnée. L’incapacité à intégrer la thermodynamique dans la logique économique perdure et prolonge le pillage accéléré des ressources, pour une fin sans surprise.

      Présentement tout indique que nous avons atteint l’Overshoot (The Limits To Growth), le grand basculement. Le cycle décroissant s’installe et les rétroactions qui l’animent assurent son avenir. Le peak oil > le peak credit (certains font un lien direct entre quantité d’énergie disponible et quantité d’argent disponible). La hausse des investissement à court terme (tournés vers le présent) > la chute des investissements à long terme (tournés vers l’avenir) > chute des investissements dans l’énergie future > chute de la croissance future (fin des paris). En gros, bienvenue dans l’ère des rendements décroissants. Il n’y a qu’à voir l’état de la flotte commerciale mondiale (the ghost fleet) pour comprendre notre situation, nul doute que si nous avions un petit Gahwar supplémentaire sous la main, notre situation serait toute autre.

      L’aveuglement actuel et la non-volonté de faire un diagnostic sincère des forces en présence nous assure d’une chose, une issue tragique qui se manifestera par des purges successives. Maintenant que le subside pétrolier commence à nous lâcher, l’offre va s’effondrer par à-coups et la demande s’alignera quoiqu’il advienne. L’offre va redevenir notre maître pour un bon bout de temps.

      Pour conclure, je citerai Albert Bartlett : « Le plus grand défaut de l’espèce humaine est notre incapacité à appréhender/comprendre la fonction exponentielle ».

      – Un article qui fait le lien entre pic pétrolier et limites à la croissance
      http://www.youtube.com/watch?v=FoEhWvFQpvs

      – Une vidéo sur les limites à la croissance de 1979.
      http://www.youtube.com/watch?v=FoEhWvFQpvs

  10. Si il y en a qui se demandent comment l’or et l’argent-métal sont utilisés comme devise, voyez la banque des lakotas:
    « The Free Lakota Bank is the world’s first non-reserve, non-fractional bank that issues, accepts for deposit, and circulates REAL money…999 fine silver. All of our transactional deposits are liquid, meaning they can be withdrawn at any time in minted rounds ».
    http://freelakotabank.com/

    1. Oui, le monde est déjà passé par la… et il à du abandonner. On ne peut plus y revenir sauf à résoudre les problèmes pour lesquels on à du l’abandonner.

      Le Free Lakota Bank (Lakota, une tribu indienne aux États-Unis si je ne me trompe pas) siphonnera l’argent de son entourage, et si son exemple est suivi, le reste du monde fera de même. Il y à une limite à cela… et un bénéficiaire, aujourd’hui: celui qui aura spéculé en thésaurisant de l’argent. Avec l’or, la logique serait la même.

      Pour être juste, un nouveau patron… ne peut être que VIRTUEL, pour que tout le monde ait la même possibilité d’en avoir pour des raisons objectives, sans discriminations ni délits d’initiées concernant la possession du matériel dont serait constitué le patron.

  11. Etonnamment il y a dans nos pays une inflation de têtes inversement proportionnelle au bonheur ressenti effectivement par l’ensemble de la population. Je crains qu’un des jours, un pauvre jeune chien fou ne vienne faire tomber quelques unes de ces quilles bedonnantes, au physique ou au moral. Ubu, tiens-toi bien !
    Je reve de voir de grasses cantatrices ramasser le bois pour chauffer la maisonnée, de pontifiants formateurs comptant leurs deniers économisés sur le chauffage avec leurs mitaines trouées. Quel bonheur khmer rouge que de voir la horde des dominants ramenés à l’essentiel. Manger, dormir !

  12. « Le secret, la corruption et les fraudes qui ont entouré tout ce qui a été fait aux États-Unis par les institutions financières, gouvernementales et règlementaires (Fed et autres) sont de plus en plus reconnues et investiguées. »
    « Nous nous sommes fait mentir et les autorités ont supporté toute action visant à cacher la vérité au public sous prétexte que si la population savait la vérité, il y aurait une panique.  »
    « Notez qu’aux États-Unis, beaucoup d’informations publiques permettent d’analyser la situation et de conclure que nous sommes vraiment dans une crise épouvantable qui ne fait que commencer. Mais les médias et les autorités combattent quotidiennement la réalité en émettant des commentaires rassurants. D’après plusieurs experts, les données publiques ne sont plus fiables car elles sont « ajustées ». Notez en passant que c’est la même chose au Canada, mais en pire car ici aucune information ne circule publiquement.  »
    « Tim Geithner, le nouveau secrétaire du Trésor, sera appelé à témoigner suite à des informations suggérant que la Fed de New York aurait ordonné à AIG de mentir au public au sujet de l’utilisation de l’aide du gouvernement et des titres détenus qui étaient en danger de défaut. »
    « Tant que les gens croyaient que le fait de cacher les problèmes aiderait à se sortir de la récession et de la crise, c’était toléré. Mais maintenant que la population voit déjà l’impact négatif des plans d’aide sous forme de taxes et impôts futurs alors que la crise (pertes cumulatives cachées + dette supplémentaire) en est pratiquement au même point qu’en 2008, ce n’est plus acceptable. »
    « Les sondages ont démontré qu’une forte majorité de la population (65% la dernière fois que j’ai regardé), donc des payeurs de taxes, ne veut plus de plans d’aide car il est évident que l’effet composé à long terme de cette dette sera probablement pire que de faire le ménage maintenant. »
    http://www.lesaffaires.com/blogues/paul-dontigny/geithner-et-aig-ont-ils-menti—bien-sur-/508497

  13. comme ça (fausse manoeuvre):
    La ville hongroise de Pécs, une des Capitales européennes de la culture en 2010, a donné aujourd’hui le coup d’envoi d’une année de manifestations artistiques placées sous le signe de l’Europe centrale et de l’ouverture sur les Balkans.

    Première ville hongroise à endosser ce titre, partagé cette année avec Essen (Allemagne) et Istanbul, Pécs attend un million de visiteurs pour les quelque 350 rendez-vous du programme officiel et 200 manifestations périphériques.
    Située à 200 km au sud de Budapest, non loin de la frontière croate, cette cité de 170.000 habitants fondée par les Romains et jouissant d’un climat méditerranéen se veut à un carrefour culturel en Europe.

  14. Messieurs les Pdg de Goldman Sachs et de JP Morgan seraient-ils à court d’arguments
    du fait d’un manque d’imagination d’experts en communication ?
    Fort cruelle panne, si c’était le cas.
    Allons, du nerf messieurs, du courage !

  15. le miracle,M. Leclerc,c’est qu’en Europe l’économie réelle continue de fonctionner malgré les décisions apocalyptiques des dirigeants financiers: pas de mouvement social,pas de protestation des contribuables citoyens,partis politiques de l’opposition et syndiats inaudibles, un taux de chômage réel avoisinant 20%:les populations occidentales se sentent assez riches pour vivre sereinement ce choc, quelle belle leçon de sagesse!!

    1. leçon de sagesse où tétanie? Attendez que la classe moyenne soit touchée sévèrement on reparlera de la sagesse à ce moment là…….

  16. @ Michel P

    Pour Chavez, « petit dictateur en herbe », il respecte le résultat des consultation électorales lui, même quand elles lui sont défavorables…par contre dans notre fuseau horaire, nous devons revoter jusqu’à ce que le résultat convienne aux princes qui nous « gouvernent »…à moins que plus simplement le vote des citoyens ne soit annulé par deux assemblées réunies pour l’occasion dans une ville symbole de la monarchie absolue.

    En ce qui concerne le grand bazar financier, il n’y a d’échappatoire qu’en direction d’un nouveau modèle économique. Pour cela la mobilisation des moyens et leur utilisation ne pourra se faire que par l’intermédiaire d’élus mandatés et contrôlés.

    1. Hitler avait été élu « démocratiquement, Staline aussi. J’espère que vous en connaissez la suite. Pour moi elle n’est pas très belle. 100 millions de morts rien que pour le système communiste de par monde. Beau résultat non.? Pour Chavez il en va de même et l’avenir du peuple vénézuélien sera le même. Je suis contre les dictatures et toutes les dictatures. Si vous me parlez de la France, je vous dirais la même chose. C’est pourquoi je suis contre Sarkozy qui a déjà confisqué la justice à son profit et ne fait que sa Pub dans toutes les manifestations qu’il confisque pour ses ambitions oersonnelles. Avant d’être de Gauche ou de Droite, je suis avant tout un « Républicain » et surtout un « Démocrate » car j’écoute l’autre. De plus étant « Libéral, ce que vous devez certainement détester, je n’admets pas qu’on me dicte ma conduite et cela ne me viendrait pas à l’idée de le faire pour les autres.

    1. Merci, Pipas, pour ce lien.

      En dehors du veau célèbre qui porte son nom (inventé par un Français…) et dont j’ai repris les principes pour faire des saucisses qualifiées de régal par ma femme, cela est trés intéressant de lire une analyse exhaustive sur ce que nous ressentons tous comme événements à venir.

  17. La dette comme réponse symbolique à l’argent, qui est un signifiant qui annule tous les signifiants.

    L’argent n’est pas la réponse attendue par la société occidentale, car il est l’antithèse du désir.

    C’est la dette qui est recherchée, qui agit comme une coupure symbolique et donc comme un régulateur de la régression liée au comportement de consommation (transformation du désir en besoin).

    La restauration de la satisfaction passe par une limitation consciente du désir, pour sortir du plaisir régressif de consommation (accrochage à demi voilé (la question du voile est posé comme semblant) au sein maternel) et/ou de la recherche effrénée de jouissance.

    Il n’y a pas d’un côté méchant et de l’autre un gentil dans cette crise. Il y a juste la question posée que l’argent est-il un but ou bien un moyen.

    Seul l’échange de ce qui est utile à l’autre contre ce qui m’est utile à l’un permettra de stabiliser l’économie mondiale.

    1. « l’argent […] un signifiant qui annule tous les signifiants. »
      « L’argent […] l’antithèse du désir. »
      « pour sortir du plaisir régressif de consommation (accrochage à demi voilé (la question du voile est posé comme semblant) au sein maternel) et/ou de la recherche effrénée de jouissance »

      Vous pourriez traduire, pour tous ceux qui ne parlent pas le volapuk psychanalytico-économique?

      Et merci pour la solution à la crise si recherchée partout (F. Leclerc doit être soulagé): « Seul l’échange de ce qui est utile à l’autre contre ce qui m’est utile à l’un permettra de stabiliser l’économie mondiale. »

    2. @ Pablo75, @Paul Jorion

      Chers contributeurs de ce blog, traduire ne me semble pas approprié pour vous répondre de façon utile. Par contre, si vous visitez le lien suivant:

      http://www.pauljorion.com/Le+moment+du+Verbe.+Le+signifiant+et+son+efficace-1.html

      Il me semble mes chers Paul, que, cher Monsieur Jorion, sur votre propre site personnel, vous tentez une approche d’introduction du signifiant dans vos recherches personnelles, est-ce que je me trompe ?

      Cela a donc peut être quelque chose à voir avec le sujet de la crise que vous évoquez ici. Il s’agirait plutôt à mon sens de remonter la piste du signifiant pour retrouver la cause de la crise.

      Très cordialement

    3. « L’argent, mode d’emploi » (Fayard 2009)…

      Toujours sur la table des nouveautés au rayon Économie ce soir dans la meilleure librairie parisienne (J. Gibert), en compagnie de « La crise du capitalisme américain ». Idem pour « Comment la vérité et la réalité furent inventées », sur la table des nouveautés « Épistémologie-Logique » du rayon Philosophie.

      Ce qui est surprenant pour des livres « vieux » de plusieurs semaines déjà…

      Le message serait en train de passer?

      (Par contre, absence totale de vos livres dans le rayon « Volapuks psychanalytico-économiques »).

      À ce propos, « argent » se dit « mon » en vrai volapuk (http://fr.wikipedia.org/wiki/Volap%C3%BCk). Si quelqu’un sait comment on dit « mode d’emploi »…

  18. Nos sociétés sont « coincées ».
    L’image de la voiture est parlante:accélérer et freiner…

    Henri Laborit a traité le sujet du stress qu’entrainent les situations « d’indécidabilité »:
    Réponse:
    Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir.

    Je ne sais si un état-nation est assimilable « mentalement » à l’homme de Laborit.
    Combattre :financer à perte
    Ne rien faire :attendre l’immanquable et cyclique reprise
    Fuir: La guerre.

    IN
    http://www.retrouversonnord.be/InhibitionActionLaborit.htm

    1. Ce n’est pas « l’homme » qui dispose de ces 3 trois choix, mais toutes les espèces animales. Votre phrase est donc fausse, bien qu’elle soit vraie puisque l’homme est une espèce animale. 🙂

  19. bulle financière, dettes publiques (et privées) et refinancement de l’économie.

    Le diagnostic de François Leclerc est sans doute assez juste, mais on aurait pu espérer des propositions, voire des esquisses de solutions concrètes: le monde va mal, c’est sûr.

    Revenons donc au cas du Vénézuela, sans chercher nécessairement des boucs émissaires ou des « sauveurs ».

    Que voit-on: une grande inégalité entre les pauvres et les riches (que le pouvoir politique, estimé « fort », s’efforce apparemment de réduire), une dette extérieure sans doute importante, des ressources minières (en particulier pétrolières) considérables, enfin une monnaie « faiblissante » (dire qu’une monnaie est « faible » n’a pas beaucoup de sens, dire qu’une monnaie est faiblissante signifie simplement que sa valeur internationale relative diminue, cf dévaluation)

    Ce que pourrait faire Chavez – ce que je ne suis pas, sans nul doute heureusement – serait peut être de suivre les pistes suivantes (il n’ a pas à se situer dans le carcan d’accords internationaux du type de ceux que nous connaissons dans la zone euro, certaines mesures protectionnistes sont donc plus faciles pour lui que pour son « homologue » français. De plus il doit moins craindre que d’autres d’éventuelles délocalisations, vu le bas coût de sa main d’œuvre)

    1) Nationaliser les dettes de son pays: lorsque ce sont des dettes auprès d’agents extérieurs, n’accepter de rembourser – au bout d’un certain moratoire – que le principal (donc ne pas rembourser les intérêts), évalué en bolivars (avant la dévaluation, ou après, à discuter).
    Si ce sont des dettes auprès des banques vénézuéliennes ou auprès de particuliers vénézueliens: les déclarer éteintes, ou les mettre au compte d’une banque nationale (on avait proposé il y a quelque temps de faire cela pour les actifs « toxiques » et/ou pourris des pays « occidentaux ». Au moins, dans le cas du Vénézuela, on aurait une bonne raison

    2) Instaurer un Revenu Minimum de Dignité, égal au 1/4 du PIB moyen vénézuélien. Pour le financer, on pourrait imaginer que la Banque Centrale du Vénézuela émette une monnaie spéciale (monnaie complémentaire RMD) dont il faudrait étudier les modalités, peut être une monnaie fondante.

    Ce ne sont bien sûr que des idées, qu’il faudrait critiquer, amender,. Mais puisque de nombreux commentateurs disent que les réformes nécessitent un pouvoir politique fort, cela semble être le cas au Vénézuela.

    Peut-on en tirer des leçons pour la France. Je crois que oui. « L’homologue » français de Chavez affirme vouloir réformer, et ses opposants le traitent souvent de petit Napoléon. Que pourrait-on suggérer à Nicolas Sarkozy, MUTATIS MUTANDIS?

    1) La France ne possède pas de pétrole, mais a encore une certaine potentialité industrielle, au moins au niveau des innovations et de la recherche. Mais elle est menacée de délocalisations.

    J’ai proposé dans ce Blog, pour lutter contre ces délocalisations, d’instaurer une liste grise et noire de pays « asociaux » (ne respectant ni la dignité des ouvriers, ni l’environnement) et d’instaurer en complément une TVA sociale pour tous les biens qui ne seraient pas jugés de première nécessité (téléphone portable, voitures, écrans plats, ordinateurs). Est-ce contradictoire avec les règlements européens: à creuser? Mais, même dans ce cas, et alors?

    2)Le RMI (revenu minimum de dignité) pourrait lui aussi être instauré dans les mêmes conditions qu’au Venezuela, c’est une mesure interne à un pays donné. Pour les détails de cette mesure, on peut aller voir le site « contre-feux.com », articles de mars et d’avril 2009.

    3) Pour les dettes et le déficit de la France, là encore, même si cela va contre les accords européens, on peut – si la volonté politique est là – faire ce que je suggère pour le Vénézuela.

    Toutes ces mesures, bien sûr, reposent sur le m^me objectif: mettre la monnaie au service du pays et des intérêts collectifs, au lieu que ce soit trop souvent le contraire.
    Et permettre que les ressources productives du pays soient pleinement utilisées, et qu’on ne voit pas un spectacle digne de la grande dépression: des capacités de production inutilisées, des besoins à satisfaire, et des millions de personnes au chômage. Keynes avait imaginé des travaux de type « Ateliers nationaux de 1848 », faire creuser des trous et les reboucher, pour pouvoir payer les chômeurs-troueurs. Il ne fallait surtout pas remettre en cause le système. Il y a quand même mieux à faire de nos jours.

    Critiques, commentaires, suggestions bienvenues,

    Cordialement, Bruno Lemaire.

    1. A propos de la monnaie fondante je comprends bien que l’argument valable est d’inciter à la circulation de la monnaie afin de stabiliser dans le temps l’équation « masse de production = masse de monnaie ». Mais il y a un aspect que je ne comprends pas : certains biens ne peuvent pas être achetés autrement qu’après une longue épargne ou à crédit. C’est le cas par exemple des logements.

      Le crédit conduit à des comportements d’achat irresponsables et à des situations financières inextricables (voir par exemple les subprimes bâtie sur les titrisations dettes hypothécaires qui ne pourront jamais être remboursées par des emprunteurs qui ont acheté au dessus de leurs moyens).
      L’alternative c’est qu’il faut épargner et … investir pour pouvoir tout simplement loger (ou pour pouvoir investir dans les moyens de production etc.).

      En supprimant le système de crédit et en généralisant la monnaie fondante comment pourra-t-on accéder à la propriété d’un logement ?

    2. Bruno
      Vous dites:
      1) La France ne possède pas de pétrole, mais a encore une certaine potentialité industrielle, au moins au niveau des innovations et de la recherche. Mais elle est menacée de délocalisations.

      Innovation et recherche?
      Les chinois profitent à plein des transferts techno.
      Ils se passent de nous en informatique et en électronique grand public, Bientôt en Airbusses
      http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?ID_NEWS=110129740
      En EPR nous venons de nous faire doubler, en spatial ils savent, en TGV ils ont appris.

      Mais le pire c’est que notre avance en R&D est d’ores et déjà à plat.
      Leurs ingénieurs ingénient aussi…

      Il nous reste …l’espoir et un moral d’acier.

    3. « Des tentatives d’intrusion dans les systèmes informatiques auraient été décelées à diverses reprises. »
      J’adore… ils sont inguérissables, les gars.
      Bon, néanmoins, cela confirme les infos que j’avais : TOUTES les pièces viennent de France. Même les boulons, ils ne veulent pas les acheter chez eux : te dire la confiance dans leur propre production…

      Néanmoins, sinon, Ami Haché : un Asiatique, et même si je les aime bien pour avoir des amis taïwanais et chinois, n’a pas la capacité à avoir de l’inventivité.
      Cela fait aussi l’explication à leur meilleur niveau d’ « intelligence » mesurée aux tests de logique.
      (comme quoi, la mesure de l’intelligence…)

    4. Hhmm.. petite chose : j’aime rendre à Jules ce qui appartient à César.

      Ils sont tout de même inventeurs de la méthode des « petits pas ». Ou aussi appelée du « voleur chinois ».
      Qui consiste à déplacer les poteaux de son terrain de quelques centimêtres chaque jour pour empiéter sur la propriètè du voisin.
      Cette technique existe pareillement en négociation et consiste à d’abord obtenir un faible avantage mais de façon répétitive. Jusqu’à obtenir beaucoup sur des points cruciaux.

      Bon app.

    5. @ M. Lemaire

      Dans le but désespéré de combattre la délocalisation et la déflation salariales, que penseriez-vous d’une GREVE du CREDIT . Les employés français et européens s’engageant à ne plus consommer qu’avec les moyens que leur laissent leurs revenus mensuels ( après impôts ).

      Serait-ce un moyen, peut-être pathétique, de rappeler aux entreprises occidentales qu’à force de trop appliquer la logique de la réduction à tout crin des coûts de production ( côté salaires ), ils fragilisent et sapent les bases mêmes de la consommation et donc de leurs profits futurs ??

       » De profundis clamavi ad te Domine …  » !!!
      ( Je me sens autorisé à discuter du fait économique parce que je sais citer en latin – excusez du peu ! )

      Réactions ?

    6. @ Yvan
      Votre commentaire est un peu raciste, vous ne trouvez pas ? Il est clair que la productivité est incompatible avec
      la créativité, et que les tests basés sur la logique sont ridicules, mais ne vous en prenez pas aux Asiatiques,
      qui ne sont pour rien dans le fait d’avoir été là avant vous et donc d’être aujourd’hui plus nombreux. c’était une contribution
      au fameux débat (comment fait-on pour rejoindre le mouvement lancé par Noiriel contre ce ministère ? je ne trouve pas le site).

  20. Je ne sais pas quand on y arrivera, mais on y va! La mesure de cohésion sociale que Moody’s envisage d’intégrer à sa notation de la dette souveraine vise tout simplement à inciter les gouvernements à réprimer le plus durement possible tout mouvement de résistance et de contestation que les populations seront tentées de mettre en oeuvre face à la crise. Ecrasez les grèves, démantelez les syndicats (ceux qui n’ont pas été amenés à résipiscence), matraquez les défilés de chômeurs, les manifs d’étudiants, et nous (Moody’s) vous récompenserons à due concurrence avec notre triple A. C’est déjà la question posée en ce qui concerne l’Islande et la Grèce (surtout cette dernière), et un avertissement adressé à tous les autres Etats. Ainsi, le libéralisme se transforme en son contraire, la dictature (ou pire). Ce n’est pas la première fois dans l’histoire. En ce qui nous concerne en Europe, soyons sûrs que Sarkozy et Berlusconi, entre autres, seront toute ouïe.

  21. « Le consensus de Washington » établi entre FMI,BM et trésor US et qui préconisait une dérèglementation totale et une réduction complète de l’intervention de l’Etat semble maintenant derrière nous, il n’est même plus évoqué par la finance mondiale comme le serait une maladie honteuse.

    L’échec de l’application de ce consensus en Amérique latine a amené ces peuples à réagir en prermier, le contre-consensus avec Chavez comme tête de proue a ouvert une voie qui ne s’arrêtra pas avec la crise.

    En France dans l’esprit de ce cosensus certains préconisaient la rupture; à quand le programme de contre-rupture.
    Ce n’est sans doute pas Sraus Khan qui fournira la réponse.

  22. « … une nouvelle bulle financière, chaque jour plus potentiellement menaçante, résultant de l’embellie boursière…  »

    Les marchés boursiers ne se caractérisent-ils pas avant tout aujourd’hui par des volumes de transactions très réduits ?
    Comment alors apprécier la réalité de cette bulle, son mécanisme de formation ?
    Quels seraient les dommages collatéraux induits par son éventuelle résolution ?

    La seule certitude, me semble-t-il, est que la demande potentiellement solvable est durablement tarie, que la demande non solvable ne pourra pas en prendre le relais dans un délai raisonnable, et que la finance, par essence prédatrice, ne pourra se satisfaire d’une telle atonie.

  23. « Le système capitaliste est encalminé. »

    Beau mot « encalminer ».

    1. (Marine) Immobilisé, en parlant d’un voilier, par l’absence de vent ou à l’abri dans un havre.
    * le bateau est encalminé.

    (Et merci à F. Leclerc – mais aussi à P. Jorion – d’écrire si clair sur des questions si complexes – à mon avis l’un des secrets du succès de ce blog.)

  24. @blackhole

    Oui, le fameux article 104. Mais il y a peut être des moyens de le tourner, voire de l’abroger. Là encore, c’est une volonté politique.
    De plus, rien n’interdit de « contraindre » gentiment les banques françaises de prêter sans intérêt à l’état français. Là encore, volonté politique.

    Bruno Lemaire

  25. Avez-vous lu l’information dans le figaro selon laquelle la société générale a rapratriée en france 40 milliards d’actifs pourris dans leur comptes français et optimiserait ainsi fiscalement ses pertes? Les autres banques en auraient fait de meme.

    1. Ne soyez pas étonné, Galou.
      Cela correspond à « trucage sur valeur de stock » (rubriques 3 ET 6 du plan comptable général) de pas mal de sociétés industrielles.
      Là, les petits gars jouent sur la classe 4…

      Ce qui est une TRES bonne indication de leur vision du futur.
      En effet, ils sont arrivés au bout du possible dans le compte « provisions pour pertes » qui a dû exploser et ne peut plus être admis en augmentation par le Fisc.

      Sachant que le mouvement inverse fera grimper le montant des impôts de façon spectaculaire, ils ont prévus un effondrement complet dans l’année fiscale…
      Tout simple.

  26. Rien de nouveau sous le soleil (billet trouvé sur le site de greenpace canada)

    De la croissance des crédits (et donc 😉 des dettes)

    Dans les années vingt, pendant que des courtiers en valeurs mobilières comme Goldman-Sachs s’affairaient à créer une bulle spéculative à la bourse, dont l’éclatement aurait pour effet de plonger une grande partie de la population dans la pauvreté pendant une dizaine d’années, un prix Nobel, Frederick Soddy, proposait un système économique prenant ses racines dans la réalité physique. Il attira l’attention sur le fait qu’une économie perpétuellement en croissance dont le but était l’expansion infinie de la richesse était vouée à l’échec. L’endettement (cette prétention abstraite à une richesse future) pouvait certes approcher l’infini, nota-t-il, mais la richesse réelle comportait des limites. Ce défaut systémique, disait Soddy, aurait pour conséquences des escroqueries financières, des défauts de paiement et des effondrements financiers. Sa solution consistait à « cesser de créer de l’argent à partir de rien. »

    nos amis canadiens seraient-ils plus lucides que leurs cousins français.

    Cordialement,

    Bruno Lemaire

  27. Au sujet de la Chine et de certains émergents.
    Nous n’avons pas d’autre religion que le libre-échange et le « don » de nos technologies est implicite pour accèder à leur marché.
    Nous sommes loose-loose.
    Qui est à la tête de l’OMC?

  28. Sur la monnaie fondante et la question des crédits (en particulier pour les logements).

    @Jonathan.j
    Pour les logements, deux cas peuvent se présenter :

    a) ils sont déjà construits, donc autant pouvoir les acheter : le but d’un bon système monétaire devrait être de pouvoir rapprocher consommation de production, surtout lorsque cette production risque de finir en stocks d’invendus.
    Je ne dis pas qu’il faut les donner, mais il faut permettre aux acquéreurs de les racheter : je ne suis pas contre le crédit, je suis contre le crédit à intérêts, ce qui est bien sûr différent.
    b) Les logements ne sont pas encore construits : dans ce cas il faut essayer de rapprocher les anticipations de besoins des anticipations de demandes solvables, sachant que le timing du process de production est rarement celui du process de consommation (pour les logements, il vaut mieux 😉 ), et n’est pas non plus celui du process de remboursement pour les biens durables en tout cas.

    Pour la monnaie fondante, mon « intuition » est qu’elle ne peut être qu’une monnaie complémentaire. Mais 1) ce complément peut être important (10% de la monnaie globale, c’est déjà quelque chose) 2) il est aussi possible qu’elle puisse avoir un rôle plus important encore (j’ai cependant tendance à ma focaliser sur une réforme monétaire qui restreindrait fortement le niveau des taux d’intérêt)

    Cordialement, B.L.

    1. on peut aussi faire offre de logements en location, ce n’est pas obligatoire d’être propriétaire pour habiter quelque part, c’est peut-être d’ailleurs une idée qui a manqué aux américains et qui les a poussés vers un système de crédits abbérant

    2. A supposer que les millions de personnes mal logées (900 000 en cabanes d’après Emaus, des millions d’autres dans des taudis en dur, ou dans des caravanes de campings d’où ils se font chasser régulièrement), se mettent à se loger réglementairement dans ces habitats légers (yourtes à 5000 euros pièce pour 4 personnes,petits chalets entre 2500 et 10 000 euros pièce, caravanes, mobiles homes…), tout le monde serait logé en peu de temps, avec peu de moyens. Il manque le foncier, que les maires pourraient mettre à disposition, louer, et l’assainissement, qui peut facilement être autonome. Evidemment, ça ne fait pas beaucoup d’emplois pour la société ni de crédits pour les banques, mais avec un résultat qu’aucun gouvernement n’a jamais pu obtenir : la disparition du problème du logement, avec un impact écologique nul en comparaison de tout ce qu’on met en place, à savoir tours et autres lotissements. Peut-être nous faut-il simplement changer de regard parfois sur certains problèmes. Il va de soi que « les autorités » pour l’instant s’élèvent toutes contre ces solutions faciles : mairies, préfectures, DDE, police, justice ! Loger en roulotte, pensez donc, quelle régression sociale !

  29. Surprise! Le gouvernement autrichien envisage de nationaliser à 100% la banque centrale, la OeNB. C’est Josef Pröll, le vice-chancelier qui vient de l’annoncer, expliquant qu’il s’agit… d’accroître l’indépendance de la banque vis-à-vis des banques et du secteur financier.

    La propriété de la banque centrale autrichienne est en effet partagée par l’Etat, qui en assume le contrôle, et des établissements financiers privés. La part de l’Etat est actuellement de 70% du capital.

    Il reste au vice-chancelier à expliquer comment, avec cette majorité du capital entre ses mains, l’Etat ne parvient pas à contrôler la banque centrale. A moins qu’il ne s’agisse de marquer le coup symboliquement.

    De quelles décisions de la banque centrale cette nationalisation totale augure-t-elle ?

    Cette crise n’a pas fini de nous étonner.

    1. Mais cette annonce, ou plutôt son éventuelle réalisation, est contraire aux règles de l’Union Européenne, non?

  30. Je vous suggère de vérifier vos chiffres. S’ils concernent la France, il y existe une taxe, la TIPP, dont le montant est à lui seul supérieur à l’écart des prix que vous mentionnez. Le pourcentage dépend de la nature du produit pétrolier, il est devenu flottant.

  31. la solution à la concurrence viendra d’elle-meme car le capitalisme est froid et suicidaire
    la robotisation et l’intelligence generale artificielle prendront le dessus en 2050 et 2100
    meme plus besoin de travailler,et si le paradigme n’a pas changé,alors les pays peuplés n’auront plus d’avantage concurrenciels,bien au contraire et ce sera malheureux
    en ce qui concerne la france,les dom-tom seront notre grenier (l’espace marin)
    que les tom redeviennent des dom,sera parfait meme si c’est un cout aujourd’hui
    comme quoi,faut jamais desesperer
    bruno

  32. @simplesanstete

    pas facile de vous lire, sans ponctuation. Vous me rappelez ma fille, qui est capable de parler sans respirer (en disant des choses intéressantes) pendant 5 minutes.

    Je vais donc tenter de vous répondre, quand j’aurai repris « votre » souffle en utilisant mon traitement de texte favori

    B.L.

  33. Bruno Lemaire écrit :  » Oui, le fameux article 104. Mais il y a peut être des moyens de le tourner, voire de l’abroger. Là encore, c’est une volonté politique.  »

    Le fameux article 104 du traité de Maastricht est devenu l’article 123 du traité de Lisbonne :

    Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après
    dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de
    crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités
    régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des
    États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques
    centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

    http://consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/st06655.fr08.pdf

    1- Problème numéro 1 : si le nouveau président de la République française élu en mai 2012 (?) ou en mai 2017 (?), veut supprimer cet article 123 du traité de Lisbonne, il devra obtenir l’accord des 26 autres Etats membres, sans aucune exception. Je dis bien : sans aucune exception.

    2- Problème numéro 2 : si nous regardons les 27 chefs d’Etat et les 27 parlements de l’Union Européenne, nous constatons une chose. Les 27 chefs d’Etat étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne. Les 27 parlements étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne, avec des votes « oui » aux alentours de 80 %.

    Le record a été atteint en Italie : 100 % des parlementaires italiens ont voté « oui » au traité de Lisbonne.

    Le traité de Lisbonne est entré en vigueur il y a un mois et 10 jours, le 1er décembre 2009.

    Croire qu’un nouveau traité européen supprimant l’article 123 sera négocié, écrit, et enfin ratifié par les 27 Etats membres dans les années qui viennent, c’est croire au père Noël.

    J’aimerais que cet article 123 soit supprimé. Mais la règle de l’unanimité m’empêche d’y croire pour le court terme et pour le moyen terme.

    A mon avis, il ne reste que deux possibilités pour sortir de l’étau dans lequel nous sommes comprimés :

    – sortir de l’Union Européenne ;

    – l’effondrement de l’Union Européenne.

    1. Effondrement ! Les traités européens peuvent fort bien tomber en désuétude sans faire de remous, il suffit d’oublier de les respecter. Reste la monnaie commune, une autre paire de manches !

    2. Mais quel homme politique français voudrait menacer les 26 autres Etats de quitter l’Union Européenne ?

      Mais quel femme politique française voudrait menacer les 26 autres Etats de quitter l’Union Européenne ?

      Qui oserait ?

      Vous en voyez, vous, dans le personnel politique français ?

      Nicolas Sarkozy, Martine Aubry, François Bayrou, Ségolène Royal, François Hollande, Jean-François Copé, Dominique Strauss-Kahn, etc. Tous étaient pour le « oui » au traité de Lisbonne.

      Tous.

      Bon, il reste les hommes politiques nonistes, mais les hommes politiques nonistes ont beaucoup moins accés aux médias français (télévision, radios, presse papier sont ouistes à 90 %). Les nonistes ont surtout internet pour présenter leurs idées et leurs programmes.

      Enfin, les nonistes sont très différents, très divisés.

      Le système médiatique est verrouillé par les ouistes.

      Le système de l’Union Européenne est verrouillé par les ouistes.

  34. Je trépigne, je me marre, bien entendu la solution passe par une nationalisation totale ou ce que je nommerai, une « solidarisation public » du système bancaire, au niveau européen, le nettoyage des directions, une remise à plat de sa fonction et une redéfinition de ce que l’on en attend et du rôle de l’argent. Une banque ne sert strictement à rien, à rien du tout, dans l’état actuel, sauf à parasiter l’appareil productif et à malmener des individus déjà en souffrance.

    Nous pouvons faire mieux qu’eux, bien mieux qu’eux, et au pire on ne fera pas plus catastrophique qu’eux alors pourquoi encore attendre ? Ah oui j’oubliais, on l’a dans le C… Biiiiiiip !

  35. « Nous sommes sur le mode de la reprise, cela est dû en grande partie aux économies émergentes qui ont démontré leur endurance » : ceci est la phrase destinée à être reprise par les médias et que Jean-Claude Trichet a prononcé ce lundi matin devant les journalistes, à l’issue de la réunion de la Banque des règlements internationaux de ce week-end.

    En la prononçant, sans doute espère-t-il, non sans quelque raison, qu’il ne sera finalement retenu de celle-ci que la première partie : « nous sommes sur le mode de la reprise ». Et qu’il sera omis de mentionner que cette tendance générale est essentiellement à porter au crédit des pays émergents. Que, a contrario, les pays occidentaux n’y contribuent que marginalement.

    Par ailleurs, le mode de la reprise n’est pas la franche reprise. C’est la musique, mais sans les paroles ! Employer cette expression c’est signifier qu’un processus est enclenché, même s’il est ténu, que c’est là l’essentiel. C’est faire preuve de prudence, et laisser aux commentateurs qui, eux, n’en feront pas la responsabilité de leurs propos.

    C’est implicitement affirmer qu’il faut se satisfaire de cette croissance réduite, l’important étant la tendance mondiale, anticipant le discours qui nous sera ultérieurement tenu.

    L’autre phrase à retenir de cette conférence de presse est qu’il est demandé aux banques, dont les représentants des plus importantes d’entre elles avaient été invitées à la réunion de la BRI, comme c’est une fois par an l’usage, de tout mettre en oeuvre pour renforcer leurs bilans par « tous les moyens appropriés ».

    Une précision qui n’en est pas une, alors qu’est engagée la concertation à propos des nouvelles normes du Comité de Bâle (elle va durer un an) et que celle-ci va porter, en priorité, sur la définition précise de ces moyens. Sur ce que va être ou non reconnu, dans la palette des moyens permettant de renforcer le capital des banques, comme éligible aux fonds propres permettant de déterminer leur ratio de solvabilité.

    Jean-Claude Trichet s’est bien entendu refusé de commenter les sujets ayant fait l’objet d’une discussion avec les banques, lors de la réunion de la BRI. On peut penser que des indications ont été données à ces dernières, afin qu’elles puissent s’engager dans le renforcement de leurs fonds propres, sans que les règles qui seront finalement adoptées ne viennent ensuite leur imposer de revoir leurs montages financiers.

    Si cela devait être le cas, ce ne serait pas le signal d’une trop grande rigueur à venir.

    1. Mesdames, messieurs,

      la volonté farouche de sortir notre pays de la crise contraint la plupart d’entres nous à repenser les fondements d’un encadrement plus propice à l’instauration d’un climat de confiance. Je compte sur vous, raison pour laquelle je vous confie que le projet réaliste et ambitieux pour faire de la ville la capitale de toutes les solidarités est l’orientation acquise d’une majorité parlementaire qui responsabiliserait sur l’urgence écologique. Je m’efforce sans relâche pour vous, afin que vous appréhendiez au mieux le fait que l’approche sociale dans notre pays véhicule les prémices d’une société politique n’entendant plus assez l’appel répété des français. Et c’est en toute honnêteté que j’atteste avec évidence que la société de consommation, telle que nous la connaissons, efforce notre conscience à l’inéluctable constat d’une exigence politique innovante. Il faut opiniâtrement accepter que l’effort indispensable de défense doit nous mener au recueil ouvertement irrésistible d’un réaménagement dans lequel quiconque pourra en définitive reconquérir sa distinction. De plus, vous savez pertinemment que le développement équitable propose concrètement l’opposition résolue d’un retard en terme de gestion de contenu qui peut être très facilement rattrapé.

      http://g.langue.de.bois.free.fr/politique/discours.php 😉

  36. La saison des bilans commençant les rumeurs de couloir indique que les stocks sont au plus bas et que les carnets de commandes où la visibilité était à 2 mois est passées à 2 semaines … (entendu ce matin sur BFM radio avant 8h00 au sujet d’une entreprise de production d’aluminium et des entreprises d’emballage ). Nous sommes effectivement dans une « Franche Reprise Economique »…

  37. Il me semble qu’il y a toujours, en filigranne dans les exposés de François Leclerc, la justification d’une « reprise économique », non dite, à savoir la croissance. N’est ce pas là en contradiction complète avec le nouveau monde qui ne pourra que fonctionner autrement. D’autre part, à ceux qui pensent que la prochaine bombe sera démographique, il est bon de rappeler que dès la naissance, un américain consomme déjà 80 fois plus d’énergie qu’un africain !

    1. Croissance démographique ou croissance tout cours?

      @Naif.

      On en peut sûrement pas faire « l’économie » d’une interrogation sur la croissance – ou la stagnation, ou une autre croissance. La question démographique mérite sûrement d’éêtre posée aussi. Quant à votre comparaison entre un africain et un états-unien, je suppose que vous ne voulez pas qu’on remplaçe 300 millions d’américains US par 24 milliards d’africains. D’autant plus que si les dit africaines émigraient tous aux USA, je pense qu’ils consommeraient sans doute davantage que s’ils restaient en Afrique.

      Au delà de cette remarque caricaturale, je pense que les questions portant sur la démographie et les mouvements migratoires sont trop importantes pour être simplement esquissées ici. C’est un vrai problème, bien sûr.

      Il se trouve que l’Europe, avec une démographie assez faible, est sortie, il y a deux siècles, du stade de l’économie de subsistance: que cela soit, ou non, en exploitant d’autres pays n’est pas le problème. L’Afrique, avec une évolution démographique récente beaucoup plus importante, n’est pas encore vraiment sortie, elle, d’une économie de subsistance. On ne peut évidemment rester indifférent face à cette situation.

      Cordialement, Bruno Lemaire.

    2. Je ne reprends à mon compte ni la déesse croissance, ni le mode de calcul de la richesse intitulé PIB. Ne faisant que rendre compte, telle qu’elle est formulée, de l’actualité de la crise. En prenant mes distances critiques.

  38. De la grève des crédits.

    @Blake: bravo pour votre citation « De profundis clamavi ad te Domine », même si je pense qu’il vaut mieux séparer ce qui va à César et ce qui appartient à Dieu, nous sommes effectivement proches du précipice, voire dedans.

    Est-ce qu’il est concevable de ne plus dépenser que nos propres sous, et est-ce que cela aurait de l’importance? « ex abrupto », j’avoue que je n’en sais rien.

    Quand je vois que le CETELEM ne semble rien avoir compris, et que je reçois encore des propositions à 18% je m’interroge, à la fois sur la stratégie de certaines banques, et aussi sur le désespoir de ceux qui seraient tentés d’emprunter à ce taux diabolique.

    Affaire à suivre peut être.

    Cordialement, Bruno Lemaire

  39. Reprise en L : Scénario C
    Je n’ai pas suivi la signification du scénario C.
    Avez-vous un lien ?
    Merci

  40. Les soit-disant « agences » de notations se sont toujours trompées
    au cours des 5 à 6 crises de ces 20 derniéres années.
    Non seulement elles ont votés pour celui qui laissait espérer
    le plus grand gain ( Enron ou World Com par exemple)
    mais elles ont amplifié les mouvements spéculatifs.
    Pourquoi discuter de leurs lubies interessées ?
    Dans la superstructure du capitalisme actuel, elles sont le fouet.

    Il est évident qu’ après avoir mis la lorgnette sur leur oeil borgne,
    elles vont faire le maximum pour que les gouvernements
    fassent payer à la classe moyenne l’erreur des « renflouements »
    massifs. On peut attendre longtemps une attitude responsable.
    L’ ennemi c’est l’Etat quand tout va bien. Quand tout va mal,
    c’ est à l’Etat de faire avaler des mesures scandaleusement injustes.
    Les donneurs de leçons – souvenez-vous : réforme, transparence,
    flexibilité, concurence, compétitivité, synergie, etc… – sont
    dévalués, faillis, sans crédibilité et sans cohérence.
    Les dettes d’ Etat ayant pour but de les sauver de leur propre
    incompétence ne servent qu’ à alimenter leur orgie spéculative.
    Les remboursements sont d’ une légimité douteuse.

  41. Alcoa retombe dans le rouge.

    Le producteur américain d’aluminium Alcoa a annoncé lundi être retombé dans le rouge au quatrième trimestre, avec une perte nette de 277 millions de dollars, qui lui a fait nettement creuser ses pertes annuelles, à 1,151 milliard de dollars en 2009.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/11/01011-20100111FILWWW00662-alcoa-retombe-dans-le-rouge.php

    Ah bon ?

    Je croyais que l’économie américaine était repartie.

    Je croyais que c’était la reprise, la croissance, le rebond, le bout du tunnel, et patati, et patata.

    Heureusement, Christine Lagarde va venir nous rassurer à la télévision : toutes les autres entreprises américaines vont annoncer des résultats magnifiques pour le 4ème trimestre 2009.

    Ouf, je suis rassuré.

  42. Peu d’informations sont sorties de la réunion de ce week-end de la BRI et des mégabanques, mais il ressort du peu qui a filtré que ce sont bien les futures normes de renforcement des fonds propres des banques qui ont occupé une partie importante des débats.

    Sans entrer dans les détails techniques (aussi touffus que ceux qui relèvent de la réglementation des produits dérivés), on comprend que l’enjeu se réduit à une question simple: quels vont être les besoins de renforcement en capitaux des banques et de quelle nature vont devoir être ceux-ci.

    Il semble que le problème soit de plus en plus discuté selon des biais qui augurent de discussions de marchands de tapis et éloignent des objectifs affichés de la réglementation en question. Les banques mettant en avant la pression sur leurs marges qui résulteront des nouvelles exigences réglementaires, accrues par les fortes tensions sur les taux du marché qui ne manqueront pas d’apparaître si la demande de capitaux est trop forte. Risquant de les empêcher, disent-elles, de jouer leur rôle dans la relance de l’activité économique.

    Entre les cadres réglementaires proposés par le Comité de Bâle et l’IASB, l’organisme qui décide des normes comptables (ou bien le FSB aux Etats-Unis, qui fait toujours cavalier seul), un long et décisif travail d’homogénéisation est engagé, dont il n’est même pas certain qu’il pourra aboutir à des dispositions identiques valables internationalement. La réunion de ce week-end n’a fait que l’amorcer.

    Beaucoup de pièges se cachent dans les détails de cette réglementation, risquant qu’elle soit illusoire, beaucoup de subtilités tentent d’en diminuer la portée. Ce que l’on appelle déjà Bâle III, pour faire suite à Bâle II, risque de connaître le même sort que son prédécesseur: prendre beaucoup de temps à être mis au point, ainsi que d’être dépassé, quand il sera décidé, par l’évolution des problèmes qu’il est sensé régler.

    Eclairant cette situation, une étude du Crédit Suisse chiffrait estime déjà, alors que rien n’est décidé, à 303 milliards d’euros le montant des capitaux qui seraient nécessaires aux seules banques européennes pour se mettre en ligne avec la future réglementation, à l’horizon 2012. Ce montant était minoré de 78 milliards d’euros, que les banques pourraient dégager de leur activité en propre durant cette même période et de 86 milliards d’euros résultant d’ajustements à la baisse de la réglementation envisagée aujourd’hui, qui sont également anticipés. Selon ce calcul, il resterait toujours 139 milliards d’euros à financer. Les banques britanniques et françaises étant les plus exposées au durcissement du cadre prudentiel.

  43. B.Lem

    Il se trouve que l’Europe, avec une démographie assez faible, est sortie, il y a deux siècles, du stade de l’économie de subsistance: que cela soit, ou non, en exploitant d’autres pays n’est pas le problème.

  44. Mardi 12 janvier 2010 :

    Japon : première baisse du crédit bancaire en quatre ans.

    Les volumes de crédits accordés par les banques japonaises ont subi en décembre leur première baisse en rythme annuel depuis quatre ans, signe que les entreprises restent sceptiques quant à l’évolution des perspectives économiques.

    Fin décembre, le crédit bancaire accusait une baisse de 1,0% sur un an, le premier chiffre négatif enregistré depuis janvier 2006, montrent des statistiques publiées mardi par la Banque du Japon (BoJ).

    Celle-ci a créé le mois dernier un nouveau dispositif de financement pour tenter de faire baisser les taux d’intérêt mais la diffusion de ces liquidités supplémentaires dans l’économie dépend de la demande des entreprises.

    « Comme l’économie a été molle et que l’investissement des entreprises a été très faible, la demande d’emprunts est très limitée », a expliqué Naomi Hasegawa, stratège taux de Mitsubishi UFJ Securities.

    http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/japon-premiere-baisse-du-credit-bancaire-en-quatre-ans-195524.php

    Dans tous les pays industrialisés, les volumes de crédits baissent.

    Dans tous les pays industrialisés, la récession continue.

  45. Mardi 12 janvier 2010 :

    N’attendons pas le deuxième round de la crise financière.

    Si Nicolas Sarkozy et d’autres dirigeants du G8 se gargarisent encore d’avoir moralisé le capitalisme et évité la chute du système, ils risquent encore d’avoir quelques sueurs froides. Selon les dernières statistiques financières, les banques s’adonnent avec entrain aux mêmes spéculations qu’avant le premier round de la crise financière. A commencer par les produits dérivés, ces titres totalement virtuels permettant de parier sur les tendances futures avec des effets de leviers énormes. Les secteurs les plus prisés par les « investisseurs » ? Les matières premières et les monnaies.

    Les chiffres publiés par l’agence fédérale américaine qui supervise les banques, l’ »Office of the Comptroller of Currency », sont sans appel : les banques américaines ont joué sur 204 000 milliards de dollars de produits dérivés au troisième trimestre de 2009. C’est 14 fois le PIB américain, et surtout 34 % de plus qu’avant la crise de l’été 2007.

    Evidemment, les « too big to fail » de Wall Street (JP Morgan, Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et Wells Fargo), dont la position dominante a été renforcée par les plans de renflouement Bush-Obama, représentent 97 % de ces volumes ! Preuve qu’ils sont encore plus gros qu’avant leur faillite.

    Si certains se défendent que ces valeurs ne sont que des montants nominaux, jetons un œil sur l’exposition officielle de ces banques (ce qu’elles avouent comme « risque » dans leurs bilans) : 484 milliards de dollars au 3e trimestre 2009, contre seulement 199 milliards en juin 2007 !

    + 150% d’exposition au risque pour un montant 5 fois supérieur à leurs capitaux propres.

    Au niveau mondial, selon la Banque des règlements internationaux (BRI), en juin dernier, l’activité sur les dérivés dépassait les 600 000 milliards (10 fois le PIB mondial), 17 % de plus qu’en juin 2007, mais encore inférieur au plus haut de 2008.

    C’est pour cela que la BRI a réuni ce week-end à Bâle les principaux banquiers centraux et privés, afin de discuter des « excès de risque », ou en d’autres termes : « Comment éviter un effondrement inévitable. »

    Même le Financial Times, porte-voix de la City de Londres, s’alarme de cette nouvelle folie spéculative semblable à celle qui avait mené le système à la faillite. Dans sa tribune du 7 janvier, John Authers écrit :

    « On a rarement vu les marchés revenir aussi promptement sur les lieux du crime (…) Pétrole et métaux, monnaies des pays exportateurs de matières premières et marchés émergents (…) les investisseurs se ruent là où les bulles explosaient il y a encore un an. Le pétrole, qui avait perdu plus de 100 dollars par baril, est revenu à un plus haut post-crise de 82,5 dollars (…) les monnaies sujettes au « carry trade » suivent la remontée de ces prix (…) le Chicago Board Options Exchange Vix Index, qui mesure la volatilité ou les ‘craintes’ sur la bourse américaine, est à son plus bas depuis la crise (…) le retour de l’optimisme en Occident a conduit les investisseurs à faire exactement les mêmes paris qu’avant la crise. »

    En France, les banques sont en si bonne santé que la Société Générale, après avoir déprécié ses actifs de 12,5 milliards d’euros, vient d’annoncer la création d’une structure de « cantonnement » (comprendre fosse à purin) pour y déverser 38 milliards d’euros d’actifs toxiques.

    N’attendons pas le 2e round de la crise financière, qui se soldera par un KO, pour mettre le système en banqueroute organisée et établir un système de crédit à taux de change fixes entre les monnaies souveraines de chaque nation. C’est une question de survie immédiate, car cette fois-ci, il n’y aura plus d’argent pour les banques et les Etats aussi feront faillite.

    http://weinstein-forcastinvest.net/n%E2%80%99attendons-pas-le-2e-round-de-la-crise-financiere/

  46. Une gigantesque bulle de crédits bancaires s’est formée en Chine.

    Cette gigantesque bulle gonfle à une vitesse de plus en plus folle.

    En octobre et novembre 2009, les banques chinoises ont accordé 547,8 milliards de yuans de crédits en tout.

    Je répète : en deux mois, les banques chinoises ont accordé 547,8 milliards de crédits.

    Or, pendant la première semaine de janvier 2010, les banques chinoises ont accordé 600 milliards de yuans de crédits !

    En une seule semaine !

     » Plop !  » fera la bulle de crédits chinois !

    Elle fera ce bruit en éclatant :  » Plop !  »

    Préparez-vous à la deuxième vague de la crise financière.

    Lisez cet article :

    Chine : la Banque centrale tente d’enrayer la surchauffe de l’économie.

    Cette mesure a été prise au lendemain de l’annonce d’une envolée des crédits accordés dans la première semaine de 2010, à 600 milliards de yuans (61 milliards d’euros), soit davantage que les 547,8 milliards de yuans enregistrés pour les mois d’octobre et novembre combinés.

    Selon les analystes de Citigroup, cette décision indique que « les autorités de Pékin sont nerveuses face à cette politique de crédit facile des banques ».

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=4f756af3f0ca80bfc57929dfaa1de19d

  47. Ne vous inquiétez pas, la reprise est là, la crise financière est terminée, nous dit-on d’en haut.

    Pourtant, on apprend que 270 des 360 millions que va rapporter la taxe sur les bonus seront affectés au fond de garantie des dépôts bancaires. Euh… si la crise financière est terminée, pourquoi en ces temps de déficit abyssal affecter ces fonds pour « renforcer la sécurité des déposants » (dixit Mme Lagarde) ? La raison donnée est la décision de l’union européenne relever le plafond de garantie de 70 000 à 100 000 euros. Des fonds insuffisamment pourvus, le pays n’en manque pas, alors pourquoi s’occuper de celui-ci ?

    Et puis, au fait, pourquoi ce relèvement de plafond, si tout va bien ?

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